Interview de Jean-Paul LEFEBVRE  – 1re année de présidence de l’ASTIC

Monsieur le Président , vous avez été élu Président de l’ASTIC en décembre 2024 avec une très belle majorité. Votre arrivée s’est faite face au président sortant qui pourtant se représentait avec toute son équipe en place depuis plusieurs mandats. Assurément votre élection est le résultat d’une forte volonté de changement exprimée par l’ensemble des adhérents votants malgré la bonne santé de notre club de tir sportif dont la fréquentation n’a jamais diminué.

A votre avis dans le succès de votre arrivée à la présidence quelle est la part qui vous revient personnellement : l’homme nouveau et/ou un besoin de dynamisme qui se tarissait  depuis trop longtemps ?

JPL : la volonté très forte de changement , c’est la première explication. Avec toute l’expérience de mon passé professionnel j’ai estimé que j’étais le mieux placé pour exercer ce nouveau mandat. J’ai donc réuni une équipe et nous nous sommes présentés aux suffrages.

Votre expérience de licencié dans un grand club de la région parisienne, vous permet certainement d’avoir des envies et de l’ambition pour l’ASTIC ici aux Sables d’Olonne. Cependant comme tout est principalement une question de moyens, quelle évolution souhaitez-vous pouvoir adapter au mieux à notre réalité locale ?

JPL : pour moi il y a une priorité permanente qui domine toutes les autres : c’est la SECURITE , qui n’est pas une question de moyens. Dans mon précédent club , celui de Roissy en région parisienne , la sécurité se dispensait de  »responsable de poste de tir » pour un nombre de tireurs présents plus important et tout s’effectuait avec la plus grande sérénité  »en totale sécurité ». Comment ? en responsabilisant tous les présents , à chacun d’appliquer les obligations de sécurité pendant le maniement de son arme, mais également d’exercer une vigilance permanente autour de soi.

La SECURITE est bien l’affaire de tous , j’en fus le témoin à Roissy , ma mission ici ne peut être que de l’améliorer encore plus.

Les moyens évoquent aussi bien l’aspect financier que l’aspect humain , parlez-nous de l’équipe qui vous entoure.

JPL : j’ai réuni autour de moi une équipe que je connaissais bien , avec comme objectif une répartition des tâches et une responsabilisation de chacun. Aujourd’hui le constat est évident , c’est une belle équipe , qui le prouve par un bon niveau d’investissement et son omniprésence.

Je rappelle que votre mandat est de 4 années. Depuis 1 an , des changements sont déjà visibles. Merci de nous les rappeler et de nous dire ce que vous planifiez pour les 3 ans à venir ?

JPL : Ce qui est le plus visible c’est assurément la modernisation des pas de tir 25 et 50 mètres. Nous disposons maintenant à 10 et 50 mètres de cibles électroniques pour des résultats instantanés d’une précision optimale , et de rameneurs individuels aux 25 mètres. Le bénéfice fut immédiat , on peut constater une accélération du turnover de presque 20 %. D’une occupation de son poste de tir d’ 1 heure , la moyenne s’établit maintenant entre 45 et 50 minutes. Le pas de tir 25 mètres voit ainsi sa capacité d’accueil augmenter tout en diminuant le temps d’attente les jours d’engorgement. C’est la disparition des trajets en va-et-vient des anciennes cibles carton (aux 10 et 50 mètres) qui diminue d’autant le temps de présence de chaque tireur à chaque poste.

Les changements à venir vont concerner tous les adhérents dans les modalités d’enregistrement individuel au quotidien avant de pouvoir accéder à son poste de tir. A chaque ouverture du club , on constate une saturation de l’accueil , compliquant systématiquement le travail de nos bénévoles.

Il existe dans d’autres clubs un système de badge individuel qui permet : l’accès dans l’enceinte de l’association , le pointage de sa licence , de se voir attribuer un numéro de poste de tir , et pour ceux qui viennent avec leur arme de se rendre immédiatement sur le pas de tir choisi. Seuls les tireurs qui souhaitent louer une arme du club continueront de la solliciter à l’accueil.

Autre projet : la réservation préalable par internet de son créneau individuel de tir. C’est LA solution pour fluidifier le passage des adhérents dans nos installations. Peut-être que certains préféreront toujours attendre en début d’ouverture alors que la dernière heure de la journée est toujours sous fréquentée …

Pour les tirs  » découverte  » , même objectif : procéder à des réservations à l’accueil ou en ligne afin de permettre une simplification de la planification des présences de nos instructeurs.

Pour la majorité des licenciés de l’ASTIC , la vision du club et sa perception se limitent à ses installations et à son fonctionnement en interne. Pouvez-vous nous expliquer le rôle de notre tout premier partenaire qu’est la Mairie des Sables d’Olonne ?

JPL : le rôle de la Mairie est remarquable car ici aux Sables d’Olonne , l’ASTIC est hébergée dans des locaux municipaux. La ville en plus d’assurer tout l’entretien du bâtiment et des installations ( hors dispositifs de tir et dispositifs de sécurité / surveillance ) prend à sa charge tous les fluides (électricité , eau). Cet accompagnement matériel et logistique est essentiel à l’existence même du club.

Quels y sont vos contacts privilégiés ?

JPL : au quotidien , ce sont très régulièrement les services techniques. Un contact municipal centralisateur se charge de nous envoyer pour intervention le corps de métier sollicité : menuiserie , peinture , électricité , chauffage , espaces vert , …

Vous avez confirmé dès les premiers jours de votre arrivée, un réel talent d’organisateur digne d’un véritable leader pour le moins charismatique. Tout vous semble  »presque » possible cependant vous avez certainement des doutes , quels sont-ils ?

JPL : NON, aucun ! Je suis et reste toujours aussi optimiste et positif qu’il y a 1 an . C’est le résultat d’une équipe engagée, présente et performante. Les retours entendus de la part des licenciés sont éloquents : c’est le changement total, on est bien reçu , les nouvelles installations sont plébiscitées , il y a même des gâteaux sur le comptoir !

L’activité du tir sportif est fortement réglementée par l’Etat et heureusement elle fait régulièrement l’objet de notes préfectorales ainsi que de contrôles du site.
Peut-on dire qu’il est toujours aussi simple de s’inscrire dans un club de tir ?

JPL : pour les inscriptions , la procédure en lien avec EDEN est bien maîtrisée par chacun. Les détentions avec le système SIA ne posent aucune difficulté particulière , je précise qu’il s’agit là alors d’une démarche propre à chaque adhérent qui ne concerne pas le club. Le club et son Président interviennent juste pour valider un avis sur la demande , sans savoir quelle arme sera acquise par le licencié.

Oui , donc il est toujours possible de s’inscrire dans un club de tir sportif, néanmoins certains sont saturés et il faudra alors patienter quelques saisons pour adhérer. A ce sujet , il est fort probable que je limite l’ASTIC à l’accueil de 400 adhérents , pour assurer à tous un confort de fonctionnement optimal.

Nous partageons l’usage des installations techniques de l’ASTIC avec les entraînements réguliers de certaines administrations : Police, Gendarmerie, Douane, Affaires maritimes, ONF, …. Pour ces utilisateurs comme pour nos adhérents tireurs sportifs, nos équipements mis à disposition limitent la diversité des entraînements de ces fonctionnaires en charge de notre sécurité. Pour le club , cela signifie l’absence de certaines disciplines , qui sont pourtant bien dans l’air du temps et font l’objet d’évocations répétées de la part d’un nombre non négligeable de licenciés : gongs , parcours , …

Il est évident que notre implantation en milieu urbain interdit toute possibilité d’extension des distances de tir au delà de 50m , mais est-il dans vos projets d’aménager l’existant pour ajouter quelques disciplines manquantes ?

JPL : je réponds NON , mais actuellement la question se pose au sujet de gongs.

Cette demande me préoccupe beaucoup car pour l’avoir constaté ailleurs , je pense que notre pas de tir à 25 mètres n’est pas adapté à ce type de tirs. En extérieur à 50 mètres , nous utiliserions comme calibre unique du 22LR avec aucun risque de retours de fragments d’ogives , alors qu’en intérieur il est évoqué des armes de poing de gros calibre sur des gongs positionnés à 25 mètres : je sais que des éclats peuvent alors ricocher et revenir sur les tireurs présents. C’est un sujet qui réclame toute mon attention.

Jusqu’en 2024 vous étiez le responsable de l’école de tir et instructeur auprès des plus jeunes. Pouvez-nous dire comment fonctionne la  »relève » ainsi que les espoirs que vous mettez dans cette formation fondamentale destinée à assurer la présence de notre club lors des compétions officielles ?

JPL : c’est au-delà de mes espérances : le club dispose maintenant de 4 instructeurs diplômés ( 2 carabiniers, 2 pistoliers ) , le pôle école de tir s’est bien étoffé et sincèrement les résultats sont au rendez-vous. Cet aspect du club me satisfait particulièrement.

Monsieur le Président , le mot de la fin de cet entretien vous revient

JPL : je suis très content des changements réalisés tout au long de cette 1ère année. Ils sont nombreux et bien visibles. Et cela se sait car d’anciens licenciés reviennent s’inscrire , et un bon nombre de nos tireurs passent au club plus régulièrement qu’auparavant. J’en profite pour remercier le comité directeur ainsi que les bénévoles investis sans lesquels rien n’aurait été possible.

Le nombre d’initiations a été multiplié par 3 , ce qui favorise la connaissance de notre discipline auprès d’un nouveau public.

Nos dispositifs de cibleries électroniques vont favoriser l’organisation de compétitions , ce qui est l’essence même de notre mission d’association sportive.

Enfin , je veux évoquer l’avenir qui se fera un jour en déménageant dans un nouveau centre de tir, moins urbain et plus adapté aux besoins de tous. De trop nombreuses administrations attendent ces installations pour leurs entraînements, tout autant que nos tireurs qui espèrent légitimement pouvoir accéder aux distances de 100 et 200 mètres. Il faut travailler sur le dossier, se préparer au mieux pour voir se réaliser un jour un tel projet. C’est le travail de plusieurs années.